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Challenge du Parc : exploits et faiblesses

Hugo Fabre, le frêle Hugo : c’est bien lui le plus fort : 8911 points, soit 300 points de plus que son poursuivant. À lui le jambon ! De Lacaune, of course. Hugo a bouclé 19 courses. Ramené aux 14 épreuves où il a engrangé le plus de points, Hugo est 7ème toutes catégories. Et second dans sa catégorie qui n’a d’espoir que le nom : le premier est le jeune Brassagais Romain Barthès, lauréat 2018 du trophée Portalier. Deux coureurs confirmés donc qui sont juste des …désespoirs pour leurs concurrents de tous âges.

Dans le sillage d’Hugo – c’est le monde à l’envers – car c’est son propre père Marc qui se distingue. Descendeur brillant voire kamikaze, avec 8086 points, Marc Fabre a terminé la plupart de ses 18 courses de l’an à quelques secondes de ses contemporains : tantôt André Tichadou, tantôt l’un des Guiraud de faction, tantôt l’épisodique Édouard Meiler… Souvent frustrant, car la tendance actuelle pour les organisateurs – baisse de budget ou souci de raccourcir les cérémonies protocolaires – est de ne récompenser que les premiers de catégorie. Ici la régularité et l’assiduité ont enfin payé : 1er M3, et 10ème au challenge.

Les deux Fabre sont les arbres qui cachent des friches. Si l’on découvre dans les classements et les nominés André Suc, son élan vers les cimes (4ème, 3ème puis 2ème) depuis qu’il est master 3, a été stoppé net. Seule satisfaction : il devance – enfin ! – l’ami Édouard Meiler de 300 points (et d’une course…). Placé 57ème toutes catégories en 7 courses, avec son cinquième rang en M3, une chose est sûre, s’il a trouvé un parachute, il n’est pas doré. Dans des catégories beaucoup plus fournies, signalons cependant avec satisfaction l’émergence de Jérémy Cazals : 23e senior et 78 e TC (toutes catégories) en 6 courses. Athlète récent, Jérémy pourrait s’ouvrir un bilan 2019 plus séduisant, s’il peut consacrer du loisir à participer à quelques épreuves de plus dans le territoire du Haut Languedoc. Enfin, après une saison 2017 de feu, Christophe Tichit est rentré dans le rang, assiduité moindre et légères avanies « mécaniques » obligent : 20e M1 et 100e TC, en 4 courses soit le minimum syndical.

Le minimum syndical… Les cadres du club connaissent : Éric Cambon est 12e M2 (64e TC) en 6 courses. Quant à son homologue trésorier, il a payé de sa personne mais sans plus : 4 courses. Avec des performances de moyenne facture, il termine 20e M2 (110e TC). Tous les mêmes ces patrons : ils n’ont de cesse de t’encourager, voire de t’oppresser pour que tu ailles au charbon. Tandis qu’eux, pendant ce temps, ils se pavanent au bord de leur piscine, ou dans leur salle de finesse avec Jacques aussi.

Derrière les Fabre, c’est le Barrol Raymond Soucasse qui a été le plus assidu : huit épreuves. Bingo, le M4 est premier de sa catégorie (et 52e TC).

Pour les quatre nominés (et leurs éventuels supporters), rendez-vous le samedi 24 novembre à Labruguière. Pour les autres qui ont couru deux ou trois épreuves (Maxime Fabre, Patrick Durand, Aurélie et Frédéric Joucla, Guilhem Rouquette, Francis Gil…) dites leur que « Vingt fois sur le métier, il faut remettre son ouvrage ».

100 km de Millau : la vie en direct et en couleurs

Là, faut sourire. Et se rapprocher du cycliste suiveur. D’abord Claude Bonnet. Puis Christophe Tichit. Quant à Éric Cambon, il a prévu le coup, au cas où la nuit tomberait plus vite que prévu : il nous fait tirer le portrait en fin d’après-midi dans le jardin public de St Affrique.

Quand même, des amateurs, ces suiveurs… Claude a un bidon de cycliste. Oui mais voilà, le sujet André Suc n’est pas cycliste, mais athlète (si,si).Résultat : pour avoir le quart d’eau (25 cl) réglementaire, il faut y passer trois minutes. Christophe a des fioles de 10 cl… tout juste bonnes à asperger les jambes. Enfin en creusant, il a nettement mieux : une bouteille de Salvetat, puis une autre d’1,5 litre. Bon, là, sans jouer les « originaux », on aurait fait avec moins. Mais ça oblige à une gymnastique : il doit prendre de l’avance avec son vélo à crécelle, avant de s’arrêter pour la tirer de son sac à dos. Éric, c’est le bouquet : il a juste une pipette à partager. Combien André regrette le temps de Claude Bousquet, employé aujourd’hui à le fête du chou de Nages. Ils avaient découpé à mi-hauteur un magnum, de façon à y insérer une bouteille courante de 50 cl. Le tout était introduit dans les poches latérales du sac à dos du cycliste. Résultat : le coureur n’avait qu’à tendre la main pour se servir. Et le suiveur pouvait s’arrêter faire le plein, dès qu’une des deux bouteilles étaient vides. Un procédé qu’André avait décrit à l’arrivée d’une de ses douze éditions, tant il lui semblait génial dans sa simplicité. Mais il n’était pas sûr que ni le commentateur ni le public ne l’aient compris. En tout cas, çette invention n’a toujours pas fait école. C’était il y a 15 ans ou plus… En 2018, l’entraînement a beau être plus consistant, de l’eau, avant d’arriver dans ces bidons, il en est passé sous les ponts.

« Je comprends ce que tu veux dire. » Enfin quelqu’un qui le comprend : c’est Christophe. Ils viennent d’aborder une longue ligne droite montante et plombée de soleil entre St Georges et St Rome. André, hors une paire de kilomètres du côté du Rozier, n’a eu aucune sensation positive jusque-là et vient de lui confier : « Ici, c’est terrible. » « Je comprends ce que tu veux dire » : la réponse qu’il fallait pour chasser toute idée d’abandon. Et éviter de répéter 2005. Tout le contraire d’aujourd’hui : à l’époque, il était dans un état de grâce, mais lucide, durant les trente premiers kilomètres. D’une facilité sans pareille. Autant en profiter : ce sera toujours des minutes ou des quarts d’heure de « matelas », si on rentre dans le dur. Et le « dur » est arrivé. Normalement ça passe au bout d’un quart d’heure ou de demi-heure. Cette fois-là une heure, deux heures un peu plus loin, il n’y avait toujours pas de répondant. Alors au bout de trois heures à se traîner, André avait bâché. Pour de bon : il était allé pleurer à chaudes larmes derrière ce bartas, pour que personne ne le voie. Pas même Claude le suiveur.

Un taiseux. Faut que je leur dise que je suis un taiseux. Bon c’est fait avec Francis Gil qui, avec une portion de journée devant lui, était descendu vers la Cresse pour accompagner jusqu’à Millau. Lui, ça compense, il est volubile. Je le glisse aussi à Claude et à Christophe. « Mais c’est normal, »qu’ils rassurent. Quant à Éric, il ne reste guère que la côte de Tiergues retour à avaler. Car tout est perdu : 11 h 30 s’il fait frais, 12 h 00 s’il fait chaud. Sauvons l’honneur : en terminant. Autant parler de « nos » courses respectives, encore fraîches. Plus jeune, la mort de Georges m’aurait hanté le jour et la nuit. Mais au contraire des coureurs des Foulées de St Jacques, je ne l’ai vu que vivant, voire bon vivant comme d’habitude. Et puis s’il était à Murat à cause de moi, que pouvons-nous, pauvres terriens, contre la force du destin ? Et les kilomètres passent avec arrêt une paire de minutes à tous les stands. Éric communique, par la voix ou les messages écrits, avec d’inconditionnels supporteurs. Quand il lâche le portable, il est aussi enjoué que Francis. Jusqu’aux gendarmes qu’il encense : « Merci d’être là ! » Histoire de ne pas les dégonfler, je laisse passer quelques mètres avant de tempérer : « Tu sais, Éric, en même temps ils sont payés pour ça… »

Un ultime objectif. C’est vrai qu’en parlant, la fuite du temps est moins monotone, moins ingrate. Il est neuf heures et demie : une petite idée derrière la tête se dégage. Ne pas s’arrêter de trop à St Georges. Mais il est où, ce foutu km 90 ? Non, à mon avis on ne l’a pas passé. Ah ! le voilà… Déjà dix heures moins le quart. Si j’arrive au rond-point Leclerc, et qu’il me reste 35 minutes, c’est jouable. Non, plutôt 40. C’est à peu près au km 95, et ça me ferait du huit minutes au kilo. Bon, on vient de parler avec Ricou des dix dernières bornes qu’il avait enchaînées ici-même à raison de cinq minutes au kilo. Et moi aussi dans un profil plat à Rognonas pour réussir les neuf heures, mais c’était il y a longtemps. Vingt-cinq ans déjà… Bizarre, je suis moins « cuit » quand je double. Embrayer toute la côte du viaduc en courant, mais sans excès : derrière il y a encore huit kilomètres. Bon après, c’est vrai, il y a du monde. Et des petits passages plus motivants que ces largeurs de Nationale. Enfin, le 95. « Va me chercher du sucre en morceaux. » Plus loin, Éric propose, les deux mains ouvertes : « Tu choisis, je t’ai aussi pris des pâtes de fruits. » Je rafle tout sans un mot. Seule compte la ligne d’arrivée !

PHOTOS DE Dédé: ICI

 

 

 

100 km de Millau (29-30 septembre 2018)

  1. Hervé Seitz en 7 h 19′ 06…. 392. Suc André en 12 h 55′ 00 (12ème M3 sur 1o2 arrivants et 152 inscrits)… 1017 arrivants.

Saint Baudille : entre ville et (cam)brousse

St Baudille, c’est la commune du Pont-de-l’Arn, autant dire les faubourgs de Mazamet. Pais si peu la banlieue… Bon, certes il y a un peu de route pour démarrer, mais bientôt l’on se retrouve dans les bois. Et pas de ceux que fréquentent les citadins, le dimanche après le repas familial : les ronces ne sont jamais bien loin.De surcroît l’équipe de la Mjc (l’organisateur) a cru bon de pimenter les derniers hectomètres en débroussaillant des sentes inédites. De façon à, dans leurs ressources faire puiser les athlètes. Ou les épuiser, c’est selon (mais les habitués des monts de l’Est du Tarn jugeront tout de même ces pentes digestes).

Mais tout se joue dans le premier kilomètre : le parcours emprunte un chemin de ferme. Dans les bâtiments agricoles, à deux mètres du souffle des coureurs, les vaches restent médusées derrière leur mangeoire, devant ce spectacle inédit. Quant au paysan qui ne voit de l’an personne s’égarer dans son univers reculé, que fait-il ? Insensible, il tourne les talons pour revenir en amont chercher une dernière brassée de foin. Comme il le fait dans un silence immobile les autres 365 jours… Dramatique indifférence ! Perso, je l’ai ressenti comme la vengeance d’un monde rural que trop souvent la société, c’est-à-dire les modes de vie dominants des citadins, réduisent à la portion congrue, sinon à néant. Et ce n’est pas sa femme, juchée sur son tracteur venant à notre rencontre qui m’a fait changer d’avis. Si elle a eu l’élégance de le mettre au point mort, j’ai eu, pour toute réaction à mon signe de la main, une attitude figée par la banquise. Sans réaction aucune, j’ai entendu (ou imaginé ?) qu’elle poussait un profond soupir stigmatisant la civilisation des loisirs et ses adeptes envahissants.

Pourtant, en l’espèce du respect des traditions, le club d’athlétisme avait bien joué le coup : les adultes étant allés se cabrer avec les mouflons (Combes, dans le massif du Caroux, Hérault), le club présentait ses meilleurs vieux. Avec, à leurs côtés, pour bien figurer le vide sidéral existant entre deux mondes, son meilleur espoir…

Les Monts de Saint Baudille

1. Romain Barthès (ES), les 12,5 km en 52’19….  11. Hugo Fabre (2ES) en 1h01’59… 31.Marc Fabre (2M3) en 1h06’57… 47.André Suc en 1h10’58. (101 arrivants)

 

Murat. Il était 10 h 07, le dimanche 16 septembre 2018

La course était bien lancée. Pour éviter une portion de route départementale, le parcours quitte le chemin de Saint Jacques pour se diriger vers le hameau du Cloutet. Après la traversée du lieu-dit, désert ce jour-là comme à l’ordinaire, le chemin devient plus étroit. Trois cent mètres plus loin (km 2,5), Jacques Thomas, l’ouvreur en vélo électrique, voit un homme couché sur le chemin. Dans le feu de l’action, croyant avoir affaire à un farceur, il lui intime : « Sortez-vous de là ! ».

Georges a les pieds sur la gauche du chemin, et est tombé moitié en arrière moitié sur son côté droit. Le cycliste, descendu de sa monture, voit vite, en se penchant sur le visage plutôt tourné vers la terre, l’urgence de la situation. Et c’est à demi-relevé qu’il fait signe à Benjamin Vidal, le jeune ouvreur en quad, de s’arrêter. Arrivent les premiers de la course, Maxime Durand en tête. Puis très rapidement le Lacaunais Nicolas Bremand qui fait s’écarter le petit groupe : « Je suis pompier ! ». Il déchire la chemise et pratique le massage cardiaque. Il a à ses côtés Guillaume Yeddou, pompier (volontaire) lui aussi à Lacaune. Tous les deux prennent la situation en main, et l’infirmière Juliette Bouisson, en course elle aussi, ne tardera pas à les rejoindre. Maxime Durand se tient la tête à deux mains. Quant à Éric Cambon, il s’écrie : « Mickaël, Mickaël ! », car il a cru reconnaître à son crâne dégarni un de ses amis qu’il côtoie en compétition. Par la suite, Georges étant plus ou moins masqué par les pompiers en action, nombre de sportifs, passant en trottant, ont pensé que c’était un des leurs qui avait été victime d’un malaise. Nicolas et Guillaume font pivoter un peu le corps, de façon à laisser un passage suffisant, car toutes ces présences sont devenues un poids. Le quad passe en s’appuyant sur un rocher du bord opposé et, à sa suite, les premiers trailers. Ils s’écartent un peu et le Muratais Lionel Gros, en accord avec sa douzaine de compagnons, conseille à tous de repartir dans la course.

Les services d’urgence sont alertés. Après le dernier concurrent, soit cinq à six minutes après le peloton de tête, Jean Roque conduit le quad fermeur avec, sur la partie arrière du siège, un des secouristes prévus dans l’organisation. L’infirmière Juliette ayant, sans réaction, approché son doigt de l’œil ouvert de Georges, sans doute tous ces professionnels mesurent le degré d’espérance. Mais ils se relaient pour effectuer les massages cardiaques. L’ambulance de Castres Sports Nautiques sera la première sur place, avec mise à disposition du matériel adapté. Quant aux pompiers, l’appel tombant au centre de régulation, ils devront composer avec un problème de géolocalisation, les obligeant à un retour en salle du Petit Train pour complément d’information. Alain Valette, médecin de garde (et des pompiers) est alerté. Il se trouve proche : à deux kilomètres environ, puisque c’est l’un des concurrents d’une épreuve annexe.

Avec le téléphone portable de Georges, il est retrouvé le numéro d’appel de la famille. En l’absence de moyens de l’écrire, ce numéro sera inscrit un peu à l’écart, dans la poussière du chemin. Avant qu’un des secours, ou l’un des gendarmes locaux, n’ait la lourde charge de la prévenir.

Après environ une demi-heure les trois premiers intervenants (Nicolas, Guillaume et Juliette), ayant fait leur devoir, décident de repartir en course. Le cycliste, qui venait d’apprendre la veille que son jeune couple de voisins venait de perdre en maternité la petite fille qu’ils attendaient, les imite quelques minutes plus tard. En appuyant comme jamais un homme de 73 ans n’appuya sur les manivelles.

Le jeudi suivant, pour matérialiser l’endroit précis où Georges termina son parcours, à trente mètres du chemin de Compostelle – parfois appelé « Champ de l’Étoile » (estella en patois) – l’organisateur de l’animation sportive a planté, avec Jacques Thomas, une croix de bois qui peut durer un cycle complet de saisons. Avec sur le transept, deux rameaux de fleurs dont le nom rappelle les travaux de la terre de cette époque. Ce sont des vendangeuses.

André Suc (sur le témoignage de Jacques Thomas et divers échanges)

La famille de Georges Jammes transmet à tous ceux qui se sont impliqués dans les secours ses remerciements les plus sincères.

Amis coureurs, le Comité d’animation de Murat vous félicite pour vos attitudes responsables, et pour vos initiatives adaptées dans ces circonstances si particulières.

Photos Murat

Photos Serge Nel.

 

Foulées de Saint Jacques à Murat

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Bergères + Jacquets

Classement course principale Murat

 

 

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Des Foulées chargées d’émotion

Ce dimanche 16 septembre, toutes les planètes semblaient alignées pour la 20e édition des Foulées de Saint Jacques. Les nouveaux représentants du comité d’animation (l’organisateur) avaient la foi et l’enthousiasme des débutants. Tandis que, chacun dans sa spécialité, mairie, commerçants, et sociétés à succursale locale avaient apporté leur soutien. Et surtout, un temps splendide pour découvrir les panoramas champêtres depuis le Cangrède, à 1000 mètres d’altitude.

Ainsi, 92 athlètes s’élançaient à 10 h pétantes vers le chemin de Compostelle. Juste après, c’était au tour de 25 populaires de se diriger vers les agrès du parcours de santé. Et enfin, 22 enfants étaient prêts à gambader sur une ou deux boucles se terminant par la traversée de la prairie centrale. Sur le 16,5 km, le Brassagais Romain Barthès s’avérait le plus fougueux (en tête au km 1), imité à quelques décamètres par Christelle Bertrand. Les ouvreurs – Jacques Thomas en vélo électrique et Benjamin Vidal en quad – « traçaient ». Quelque part, c’était la fête entre sport, nature et patrimoine.

Jusqu’à la découverte sur le chemin muletier du Cloutet à Candoubre d’un homme étendu en travers du chemin. Dans le peloton de tête, figuraient Nicolas Bremand et Guillaume Yeddou qui tentèrent de ranimer l’infortuné randonneur, ces pompiers lacaunais étant bientôt secondés par l’infirmière Juliette Bouisson. Les services de secours, alertés, évacuèrent le promeneur venu du proche Aveyron. Mais en vain : il avait perdu la vie à deux pas du chemin de Compostelle où, dans d’autres secteurs, il avait glané ses plus beaux souvenirs de retraité agricole.

Un nouveau départ

Quant aux coureurs, la première douzaine étant devenus d’inutiles soutiens, ils se décalèrent pour faire entre eux un nouveau départ. Passant en trottant, certains de leurs poursuivants pensèrent dans l’instant que le gisant était un coureur. Et si l’intensité de leur effort ne faiblit pas, la concentration était autre. Bien plus loin, les enfants, insouciants, prodiguaient tous leurs encouragements à leurs aînés prêts à franchir la passerelle afin de se hisser vers la ligne d’arrivée.

Ainsi, si classement, protocole et après-course se déroulèrent dans des normes appréciées, cette 20e édition restera à jamais marquée par l’imprévisibilité du destin.

Foulées de St Jacques : 1.Maxime Durand ; 2. Romain Barthès ; 3.Julien Miquel. Féminines :1.Audrey Besombes ; 2.Delphine Amalric ; 3.Christelle Bertrand.

Foulées Bergères (4,5 km) : Bastien Amalric et Eva Nègre.

Ronde des jacquets : Paul Roque et Clara Bouvet (un tour) ; Maelys Bouvet et Axel Christophe (2 tours).

Un entraînement… acrobatique

Samedi 25 août, avait lieu le « galop d’essai » à Murat. Soit les 16,3 km des Foulées de Saint Jacques, inclus les trois très légères variantes. Présents : les Tichit, Fabre, Tatiana et Sylvère. Et deux jeunes acrobates en VTT, maîtrisant assez leur engin pour pouvoir grimper les meilleurs pourcentages et descendre des chemins, inconnus mais néanmoins piégeux (cailloux, ornières).

Un traîning agréable et efficace : le passage au centre bourg avant de tourner à la bascule, le point prévu pour la prime au baroudeur du km 1, le passage au près de la Grange de Poumerou, le sommet du Cangrède suivi d’itinéraires suivant plus ou moins le chemin des convois agricoles. Un essai concluant : après les selfies sans doute indispensables pris à la Vierge du Castelas, ils furent les deux tiers (6 sur 9) à se tromper d’itinéraire… voilà qui promet pour la  course, la vraie, du dimanche 16 septembre. Le tout se conclut après un brin de décrassage (de sueur à défaut de boue) devant la bonne table du restaurant local. Sauf pour les Fabre, déjà placés sur orbite pour préparer le vide-grenier du lendemain à la Trivalle. Avec la vente de ce satellite (?, voir photo) sur le pas de tir.

Après ce convivial intermède, et en attendant de revenir trimer sur ce parcours,  tous foncent tête baissée sur les  charcut’trails de Lacaune.

La Raviège : les Lacaunais entre deux eaux

Pfff… 25 € pour une casquette à trois sous » ; « Le parcours : monotone » ; « Il fait tellement chaud que, non content de vider mes deux gourdes, j’ai rebroussé chemin pour en remplir une » ; « Il aurait fallu un autre point de ravito… » Pour le moins, les commentaires sont mitigés à l’issue du Raviège Salvetat Tour. Des aigris, les Lacaunais ? Peut-être ceci découle-t-il d’une autre appréciation : « J’ai mis dix minutes de plus que l’an passé ». Sans compter que, sur la grosse dizaine de participants lacaunais, certains doivent être satisfaits ? Peut-être les taiseux ; peut-être la majorité…

En tête de gondole des performances, sur 11,6 km (arrondis à 12), ce sont du reste des… Vianais (actuels ou de racines) que l’on retrouve : outre le jeune Maxime Fabre à la porte du Top 10, ce sont d’autres Fabre qui se mettent en évidence pour l’honneur du club. Marc, le père, s’est mis en tête de suivre le  local Michel Madariaga. Quelle bonne idée : il parvient ainsi avec cette excellente ligne de mire jusqu’au km 10. Mais, à bout de souffle, le jeune retraité finit par abdiquer. Bonne opération en terme de chrono, mais Marc rate le podium des M3 d’un cheveu et la victoire catégorielle de 40 secondes. Quant au fils, plus véloce d’une demi-minute par kilo, il ne peut rien contre l’incontournable Brassagais Romain Barthès. Lui aussi est espoir ; mais d’être vainqueur, il en a perdu l’espérance : il l’est déjà. Et de surcroît, il inspire une sympathie… désarmante. Au bilan, les Fabre en bleu ACL cartonnent au challenge du Parc (voyez vous-même leur progression sur le site http://challenge.pnrhl.free.fr/).

Si Hugo Fabre et Dominique Tichit eurent les honneurs du piédestal, c’est pour tous qu’un décrassage s’imposait. Certains choisirent de s’exposer sur le podium… des douches publiques. D’autres, plus conviviaux, décidèrent de faire partager leur sueur et leurs humeurs en les diluant dans le lac de la Raviège…

Raviège Salvetat Tour

12 km. 1.Romain Barthès en 53’11… 11.Maxime Fabre (Viane)… 19.Hugo Fabre (2 ESP) en 1h 01’… 40.Marc Fabre en 1h07’08… 47.André Fabre, ah non Suc, en 1h09’33… 69.Tatiana Devic en 1h13’42… 99.Jérémy Cazals en 1h21’54… 114.Maria Jacquier en 1h23’16… (157 arrivants).

26 km. 1.Maxime Durand (Brassac encore) en 1h57’25… 14.Christophe Tichit en 2h25’17… 37.Jérôme Gasparoux en 2h45’27… 46.Francis Gil (2M3) en 2h56’38… 57.Dominique Tichit (1M1F) en 3h05’55…65.Marie Gil en 3h17’28… (76 arrivants).

Marathon médias locaux

Pour ceux qui veulent voir leur bobine (comme s’ils ne la connaissaient pas…) dans le Midi Libre (édition Béziers), après un retard à l’allumage, c’est en illustration d’un article original aujourd’hui, samedi 17, à se procurer même jour. Autre article différent dans « Le Progrès Saint-Affricain » que vous pouvez trouver à Lacaune, Murat et dans le Sud-Aveyron jusqu’à mercredi prochain, et là c’est le même que celui de la Dépêche qui peut se trouver par internet. Le Tarn Libre n’est pas en reste, mais c’était (en présentation du challenge) dans le numéro du vendredi 9 mars. C’est dans la rubrique locale de Lacaune (sauf pour le Midi Libre qui ne va pas au-delà de Moulin-Mage). Maintenant, si vous voulez cinq colonnes à la une, c’est jouable pour la prochaine fois : vous « n’avez qu’à » les gagner ces marathons !

Los athlétos font l’Espagne

À l’occasion du marathon de Barcelone, c’est une mémorable excursion qu’ont fait 17 athlètes du club en terre catalane, les samedi 10 et dimanche 11 mars. Deux jours passés sous la coupe de RTT (« Ricou Tours Travel »), cela ne s’oublie jamais. « On n’est pas bien, là ? » était le leitmotiv. Et pourtant ils sont revenus…

La détente

Lacaune, 10 mars à 8 h, bar Icou. C’est l’ébullition : le consommateur tranquille qui vient pour consulter le journal en sera pour ses frais. Tout baigne : coureurs et supporters sont prêts. Petite escale à la Salvetat-city : famille Gil et consorts sont impatients d’être sur le terrain. Voyage sans histoire ponctué d’un arrêt buffet sur une quelconque aire : le supermarché est dans la soute du car. Et enfin, c’est l’entrée triomphale dans Barcelone, la ville sang et or. Pour mélanger ces couleurs, Georges, le chauffeur de l’entreprise Maury, a trouvé la bonne teinte sur les boulevards : le orange.

Descente de car : supporters, athlètes (si, si), sacs perso et buffet se retrouvent prestement à l’hôtel Coronado. Installation dans les chambres : « 506, lit màtrimoniàl », annonce le réceptionniste. « Pocco importà », répond le jeffe Éric Cambon. Ainsi, les doyens Francis Gil et André Suc, plus modernes que l’on n’eût cru, vont unir leur destinée. Pour une nuit ou peut-être plus… Mais, plus malins aussi que l’on n’eût cru, ils vont trouver une solution à lits individuels. Tandis que d’autres, sans descendre sur le pavé, vont profiter de la fiesta des nuits espagnoles en laissant la fenêtre ouverte. Mais n’anticipons pas : on est athlètes ou on ne l’est pas. D’abord, c’est le retrait du dossard, dans un palais des congrès transformé pour l’occasion en supermarché spécialisé. Là, le chef s’occupe de tout.

Oui, on est athlètes ou on ne l’est pas. Alors, quand Christian Bardy (supporter) veut faire partager sa connaissance de la ville par une promenade vers la colline de Montjuich, il frise le fiasco : pas un mètre de trop… Pourtant, c’est en talons hauts que Ghislaine Hérail, vénérable supportrice, fait son entrée sur le stade olympique, dans le sillage de Marie-Josée Pérec qui enflamma le monde ici-même, lors de Jeux Olympiques de 1992. Et plus encore que le tartan, c’est une descente en chaise à porteurs, ou plutôt en bras porteurs, qu’entreprendra Ghislaine : truffé de racines et de murettes à effacer, Christian venait d’inventer le Barcelona trail. Retour au niveau de la mer, non sans avoir jeté un oeil sur le bal-fiesta des bomberos (pompiers). Et le petit groupe rejoint le gros des athlètes, dans un café proche de la colonne de Colomb. C’est sûr, ceux-là ne vont rien lâcher, promis juré : déjà, ils s’accrochent ferme à l’anse de leur formidable…

« Bon, vous avez un quart d’heure pour faire vos emplettes au marché » (plus ou moins couvert). Le chef pense à tout, même à notre portefeuille : passé 19 heures, les 3/4 des boutiques ont fermé. Ensuite, en bordure de marché, c’est le restaurant testé une semaine avant par Ricou et fils. Bonne pioche : la paella était savoureuse. Le patron, ravi d’accueillir d’un coup 30 consommateurs débouche à tour de bras du vin, celui des noces et des festins. Celui qui fait chanter aussi. Et ainsi, si Johnny a disparu (mais heureusement pas son héritage), c’est Eddy qui prend la relève. Non, non, non, pas de boogie-woogie avant le marathon du lendemain…

 

Et le dimanche justement, c’était l’épreuve de vérité, après un petit-déjeuner comme au café Ricou. Pas de stress : le timing pour rejoindre la ligne de départ était très bon. Jusque-là, le chef s’était occupé de tout. Maintenant, chacun était face à son destin pour environ quatre heures. Satisfaction énorme : 17 au départ, et 17 à l’arrivée. Mais quand tout va bien, où est le mérite ? Aussi bien, signalons le courage de ceux qui ont terminé laborieusement : Emmanuel Rodier, Tatiana Devic, Hubert Taru… Ou encore la meilleure chance des Lacaunais, Christophe Tichit, un peu émoussé par la remontada des premiers kilomètres (le groupe avait choisi un sas médian à 3 h 45 mn), qui a été perclus de crampes à quelques encablures de l’arrivée. À l’inverse, signalons la bonne tenue des vétérans 3 Christian Molinié et Francis Gil, respectivement le plus Vabrais et le plus Salvetois des Lacaunais.

Les dames sur le pavois

Si Virginie Hérail, bien secondée par son aide de camp, reste la meilleure féminine devant Dominique Tichit, il convient de mettre en exergue la performance des belles-soeurs Bardy, Sonia, comme Véronique (novice, comme Dominique, sur la distance). Non seulement leur performance (4 h 15 mn) est encourageante. Mais un autre élément, plus important, conforte cet éclairage. Sur le second semi-marathon comparé au premier, là où leurs contemporains mettent en moyenne dix minutes de plus, elles ont mis 2 minutes et 30 secondes de moins. Pas étonnant que le Lacaunais moyen soit fatigué de les voir s’entraîner…

En catégorie, c’est Yolande Culié qui performe : 39e. Sachant que 2018 est l’année de ses 60 ans, qu’à ce qu’en disent les gens mûrs le poids des années compte double à cet âge-là, et que cette catégorie à Barcelone commence à 55 ans, la distinction n’en est que plus éclatante. Et surtout, retenons la performance d’ensemble : bravo à tous. Et doublement aux primo-marathoniens : les Tichit, Jérôme Gasparoux (habitué à des distances plus longues, comme à Volvic, sept jours plus tôt), Yolande, et donc Véronique.

Les supporteurs

Ils ont été omniprésents, se dédoublant, se multipliant sur le parcours : Francis Culié et sa perruque, Didier Bardy et sa cloche des alpages, Annie Molinié, Silvère Assié, Laurie Taru, Sandrine de chez Gasparoux, Aymeric du Gers, Christian Bardy, Ghislaine Hérail, Fanny Culié ert Sébastien « Bombero ». Mais les coureurs ont été aussi sensibles aux supporters catalans, ceux qui scandaient leurs prénoms : « Allez Tarou, bravo Souc, Vive Bardy… » Quant à Jean-Jacques Jacquier, il s’est évertué à trouver de nouvelles méthodes de coaching : « Lève la tête, soulève tes pieds, bouge ton… » Cette nouvelle pratique nous semble intéressante mais, avant de la pratiquer, nous attendrons cependant qu’elle fasse ses preuves auprès d’un panel plus large… Bien que le même supporter soit un grand pédagogue : ainsi, il expliqua à l’ensemble des voyageurs qu’après avoir recueilli l’information, il savait ce que voulait dire ce symbole jaune, ressemblant à l’emblème rouge du sidaction (soit la moitié supérieure de ce caractère : &) : « Cela symbolise la liberté ». Ce symbole d’indépendance était peint à foison sur tout le parcours. Il n’est pas sûr que, sur la forme et le fond, les marathoniens catalans, espagnols, et même s’il se doivent d’être plus réservés, les nombreux étrangers, aient apprécié cette initiative. Sachant que le sport populaire se doit d’être, par nature, un vecteur d’union et non de division.

Et tout ce petit monde, 30 personnes tout de même fut ravi de se retrouver pour parcourir (salutaire décrassage pour athlètes fourbus) les trois kilomètres qui les séparaient du garage de l’autocar. Près duquel attendait Georges le conducteur. Il est permis d’apporter un éclairage flatteur sur sa conduite, son comportement et sa souplesse. Il est vrai que c’est le chauffeur des stars, si l’on en croit les nombreuses photos dont les athlètes lacaunais ont fait l’objet.

Eh bien, nous sommes prêts à recommencer le week-end prochain…. Ah non ? Et pourquoi ? — Dans deux ans, à Rome. C’est Ricou qui l’a dit.  –Mais pourquoi nous fait-il languir ainsi ? Et où fêterons-nous les 48 ans de Domi, s’il vous plaît ?

Les classements (42,195 km)

1er Maritim Anthony en 2 h 08′ 07″ (il n’est pas de Lacaune). 2491. Christophe Tichit en 3h28’27 »  …5016.Christian Molinié en 3h48’02″…5324.Jérôme Gasparoux en 3h49’58 »  …5422. Virginie Hérail en 3h50’42 » …5435.Éric Cambon en 3h50’49 » …7221.Francis Gil en 4h02’10 » …8057.Dominique Tichit en 4h08’14 » …8785.Maria Jacquier en 4h14’05 » …8972.Sonia et 8973 Véronique Bardy en 4h15’32 » …9138.André Suc en 4h16’57 » …9502.Hubert Taru en 4h20’15 » …9580.Yolande Culié en 4h20’56 » …10509.Tatiana Devic en 4h29’32 » et 10510.Emmanuel Rodier en 4h29’33 » …10562.Mégane Gil en 4h30’02 » ….10767.Marie Gil en 4h32’08 ».

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