Une course réservée aux gros bras

Dimanche 9 août, la Virée des chasseurs ne manquait pas de relief : 1800 mètres pour 18 km. Quatre Lacaunais avaient mis cette première à leur programme. Et quelle brochette : Êric (Cambon) qui l’avait préparée méthodiquement ; son adjoint Alain (Valette) qui ne court plus que sur rendez-vous (parfois sur ordonnance) ; Cyrille (Jacquemin) un quasi-indigène ; André (Suc) le correspondant qui avait flairé là le scoop de l’année sinon de la décennie. Huit heures passées : deux heures avant le départ, nos quatre compères sont déjà dans le dur de l’échauffement : Ricou en tête, puis André (mais que fait-il avec ce big bag – gros sac en langue du pays), Cyrille avec un énorme sac à dos, et Alain. Tous ces athlètes suent déjà sang et eau. Entre, il y a Michel le maçon (peut-être un bénévole de l’organisation ?) et Céline (Bonal), une enfant du pays qui, selon toute vraisemblance, fait la randonnée, mais au taquet. Un peu plus haut, c’est la Hou Garouse, une cabane de berger perchée à 1700 mètres d’altitude. Enfin c’était, avant que, cet hiver, une avalanche ne la ratiboise. Depuis le point de départ (1100 m alt ?), Éric l’a atteinte en 40 minutes, les autres « athlètes » en 45.

Dès lors, il ne sera plus question de sport que par procuration : en devinant au loin les athlètes s’échiner sur la pente opposée. Michel le maçon était bien un signaleur, surtout pour l’hélicoptère qui effectuera 21 rotations depuis la « drop zone » (encore du patois local) afin d’amener du matériel de maçonnerie et le déposer aux abords de la cabane (copropriété de Céline et Michel). Avec ses pales, l’on verra des scènes qui décoiffent : Éric qui devient girouette, Alain qui débarde des sacs de ciment, ou Cyrille qui joue les haltérophiles avec d’énormes pierres que le souffle de l’avalanche a jetées en contrebas. Aux quatre vétérans lacaunais, cette course à Luz procura donc une avalanche… de bonnes sensations. Et garde un fort goût de revenez-y…

Quant à la course de Lacaune (passage cette année dans la charcuterie-musée Oberti), il est rappelé au lecteur que les inscriptions sont ouvertes sur ce même site (c’est facile). Et ainsi, le dimanche 6 septembre, les participants auront juste à retirer le dossard. Opération brève qui leur laissera tout le temps de bâtir… un bon échauffement.  Et qui sait de construire… leur future victoire (fût-ce sur eux-mêmes).