Venue en direct d’Albi, Tatiana est en pleine méditation d’avant-course, lorsque sa presque voisine Yolande (Culié) fond sur elle. En compagnie : « Tatiana, je te présente Anthony (Valette) et Bastien (Amalric), deux Lacaunais pur porc. Puis Lionel (Gros) qui voit la vie en vert du côté de Murat. Et enfin André (Suc), l’un des doyens du club… » Avec un flegme britannique, Tatiana acquiesce encore et encore. Mais la néo-licenciée de Belmont-sur-Rance aura-t-elle tout retenu ? Réponse au prochain épisode.

« Pour Saint-Baudille, suivez-moi : je connais le chemin, se glorifie André. Après Brassac, par deux fois, c’est tout droit pendant 10 kilomètres. If faut juste tourner à droite avant Anglès, puis le Vintrou. Facile, c’est la 53, puis la 54. Et en plus des départementales ! » Dans la voiture familiale suiveuse, Yolande estime bien vite que c’est ni le chemin, ni tout droit. Parcours tourmenté, soumis aux forces centrifuge et centripète, que Bastien ressentira jusque dans son thorax. Là-aussi, l’exploit est dans la retenue…

 Il y avait donc une course ce dimanche 14 février dans les monts de Saint-Baudille (écart du Pont-de-l’Arn). « Pfff, 300 mètres de dénivelé seulement, remarque Bastien, une fois ses esprits retrouvés. À l’usage, ce parcours a cependant fait l’unanimité chez les jeunes Lacaunais : varié à l’extrême, et tout chemin le plus souvent. Moins liquide que l’an dernier, il était quand même très fangeux dans les pistes de débardage. Deux écoles : les pur-sang qui, à chaque foulée, posent juste un instant la pointe du pied : cela leur suffit pour rebondir sur l’espace le moins boueux suivant. Cela donne une course légère certes, mais en zigzag. Mais comme nous sommes près de l’étang du Pas des Ânes, il y a aussi les bêtes de somme : de vrais percherons qui tracent tout droit dans le magma, soulevant un bourrelet de part et d’autre de leur sillage. Et, à chaque foulée, cela fait de grands « schlouff ». et cela fait de grands « schlumpf ». Comme la soupe qu’ils absorbent une paire d’heures plus tard. Rustiques !

Rustiques ? Oui, mais authentiques. Comme ces organisateurs de la MJC de St-Baudille qui, sans céder au luxe high-tech, savent chaque année proposer un événement sans faille. Rehaussé d’un supplément d’âme, basé sur la bonne entente et le dévouement des bénévoles. Avec une certaine idée de l’accueil que chaque coureur a eu tout le loisir d’apprécier de bout en bout, accueil salué même par un rayon de soleil final.

Note : c’était une compétition. Et les classements sont à retrouver ces jours prochains sur le site du challenge du Parc.