Le 9 oct. 2017 11:43 PM, « Jérôme Gasparoux » <gasparoux.jerome@gmail.com> a écrit :

Jeudi après-midi, départ en famille pour Argeles sur mer. On arrive tranquillement à Perpignan quand je m’aperçois que j’ai oublié mes gourdes. Ça commence bien ! Je me traite un peu de tout les noms et direction le premier magasin de sport se trouvant sur la route. Ce sera sport 2000,bof bof mais ça dépanne. Après ce coup de stress, installation au camping et baignade pour se décontracter. Une bonne nuit de sommeil et c’est l’heure du départ pour Vernet les bains. Récupération du dossard, vérification du matériel, repas et une longue attente avant l’heure fatidique. 17h30 enfin le départ, en avant pour une ascension de 10 kms  et 1500 m de d+ vers le Mont Canigou et le refuge des Cortalets. Objectif atteint en 2h25,la température baisse considérablement et le vent est glacial. Il est temps de passer en mode hiver, veste, gants, bonnet et seconde peau. Le soleil se couche, on allume la frontale et c’est parti pour 27 kms de descente souvent technique et de coups de cul. Mise à part la désormais traditionnelle torsion de la cheville, tout se passe pour le mieux. Arrivée à Arles sur Tech, première base de vie, où je me perd dans le village comme beaucoup d’autres coureurs. Arrêt un peu long (40 min) où j’enfile des vêtements secs, m’alimente (chouette il y a de la pastèque) et discute un peu du parcours. Il est temps de repartir, je commence par 7 kms et 400m de d+. Après 2 bornes, des problèmes gastriques commencent à se faire ressentir et hop chouette la pastèque. Je n’en fini plus de vomir et n’arrive plus à m’alimenter. Le calvaire commence ! J’arrive tant bien que mal au sommet puis 3 kms de descente et c’est reparti pour 7 kms et 700m de d+. Je déambule tel un mort vivant, j’ai mal au ventre, j’ai froid, j’ai mal au genou et m’endors en marchant. Bref, ça devient dangereux et je n’arrive plus à positiver. C’est décidé, j’abandonne au prochain ravito. 7h00, j’arrive enfin au Puit à glace (il porte vraiment bien son nom). Le vent est tellement fort que le chapiteau du ravito est démonté, il y a juste une table avec de l’eau et un fourgon de gendarmerie de montagne qui assure le pointage. Les gendarmes ouvrent la fenêtre du fourgon pour voir mon dossard et je leur signale que j’abandonne. Ils me réconfortent, me demandent si je suis sûr,  me proposent de me réchauffer et me reposer un peu dans le fourgon. Bien sûr, j’accepte ! J’envoie un SMS à ma femme pour la prévenir de mon abandon(elle le recevra 3h plus tard) et je m’endors aussi sec. 1h15 plus tard, je me réveille et les gendarmes me disent qu’il me reste 7 kms de descente pour être évacuer au prochain ravito où, peut-être, continuer ma route si j’en ai la force. Ils m’encouragent et m’incitent à continuer. Je les remercie vraiment du fond du cœur pour leur patience. Je repars. Les articulations sont raides, je recommence à trottiner puis à courir malgré cette douleur persistante au genou. Les sensations reviennent, le moral remonte et je commence à envisager de poursuive l’aventure si le temps me le permet. 10h05,après quelques kilomètres parcourus en Espagne, j’arrive au ravito de Las Illas. J’ai, en gros, 3h30 et 16 kms pour rejoindre Le Perthus. C’est décidé, je me strappe le genou et je tente le coup. Tout est revenu dans l’ordre, je me sens pousser des ailes et j’arrive au Perthus à 12h15 où je retrouve ma petite famille. Ça me booste encore plus, j’en profite 20min et je repars. Direction le Col des 3 hêtres où je joue le lièvre pour un coureur du 75kms en difficulté dans les ascensions. J’arrive au col toujours en forme et prêt à affronter la terrible descente vers La Vall 2.5kms et 750m de d-. Une descente interminable que je décide de prendre tranquillement pour ne pas trop me casser les jambes. Après 1h30,j’arrive enfin à La Vall où les encouragements font du bien au moral. Ravito et plus que 10 kms avec une petite bosse(parole de bénévole)  de 4km et 300m de d+. Finalement, ça passe tout seul jusqu’au dernier ravito à Valmy. Il reste désormais 6 kms dont 2 de descente sur large piste et 4 de plat sur route. La nuit tombe et je vais parcourir ces derniers kilomètres avec un coureur qui a laissé sa frontale au Perthus. Ce sera ma bonne action de la journée, il va moins vite que moi mais je vais rester avec lui jusqu’à la ligne d’arrivée. Après 27h18 de course, arrive la délivrance et le bonheur du devoir accompli. Un sentiment indescriptible ! Un jus de baobab et bien sûr une bière pour finir ! Fier d’avoir représenter le club du mieux que j’ai pu ! Merci à ma femme de supporter tout ça et merci aux gendarmes ! Ainsi s’achève la saison, avec un 5 sur 5 en ultra l’objectif est atteint. Vivement 2018 et de nouveaux défis ! Désolé pour la longueur !