Entre la raison et la folie, la frontière est floue. Ce samedi 2 décembre à Murat-sur-Vèbre, quatre coureurs semblent cependant l’avoir franchie, en chaussant les baskets de leur plein gré et exhibant leurs mollets, alors que quelques flocons virevoltaient sur un tapis glacé à – 4°. De surcroît, ils s’aventurèrent vers les sommets du bois de Lauze.

Au départ et surtout, tout du long, au retour, ils ont traversé le village dans lequel un maigre public les a salués. Visiblement, leur désir était donc de se faire remarquer. L’instinct de célébrité ainsi démontré étant une pulsation qu’ils n’ont pas cherché à maîtriser, nous pensons de notre devoir de les citer : Éric Cambon, Jean Rascol, Nathalie Laurichesse et André Suc. Parvenus à un jet de pierres de la statue-menhir du col des Saints, nos aventuriers d’opérette décidèrent, malgré l’heure (16 h 20) qui s’avançait vers la nuit polaire, d’emprunter un improbable « raccourci » : sans doute un chemin pratiqué jadis.  En tout cas, les rameaux ou même les branches des arbustes pliant sous une modeste couche de neige leur faisaient comme une révérence, une haie d’honneur. Du moins, c’est ce qu’ils se figuraient. L’un d’entre eux, sans doute le chef, s’exclama alors : « On n’est pas bien ici ! » . Ce que à quoi son acolyte, le grand argentier, répondit pauvrement : « Oui, c’est beau » .  La troisième enchaîna « Qu’est-ce que c’est magnifique ! » Enfin le quatrième reprit ce même refrain en susurrant : « C’est superbe… »

Dans ces conditions, tu comprendras aisément, cher lecteur, qu’il n’est pas nécessaire de poursuivre plus avant la rédaction de ce non-événement. Juste pour en finir, signalons que ce n’est pas Suzette qui avait confectionné les crêpes qu’ils dégustèrent à l’arrivée, mais Annie, une bénévole locale.