À l’ordinaire, le plus difficile et motivant à atteindre, c’est la ligne d’arrivée. À Roquefort, ce dimanche 5 décembre, c’était la ligne de …départ.

Vu de Castres, Marc (Fabre) est confiant. Mais c’est sans compter sur une traîtresse côte de Bel-Air que sa Mégane (bâtée peut-être, mais pas bien chaussée) refuse d’escalader sous un manteau de neige en évolution. Jadis, Marc contrôlait des dérapages avec des copains sur les neige et glace. Rien que pour rire… mais ça c’était dans le monde d’avant. Qu’à cela ne tienne, je descends tranquillou de Cabannes, et formé naguère à la dure école des tournées postales du Masnau-Massuguiès, a priori il me reste encore des rudiments.. Arrivés à Lauras, des voisins de parking s’étonnent-ils de notre tenue légère en short (court en français) ? « Pas d’inquiétude ! Et encore on a fait un effort de présentation : à Lacaune en cette saison, ils sont tous en maillot de bain. »

Une première côte laborieuse… enfin pas trop
Navette, dossard et départ devant l’église. Hugo (Fabre) a déjà pris son indépendance (Orchis, 35 km). Pour nous les vieux, l’Adonis (25,6 km, 1100 m.dén) suffit amplement. Marc en descendeur fou se place dans les 2 km initiaux, et nous voilà sur l’autre versant de la vallée. Suivent des vallonnements avec un terrain plus que glissant, et je n’ai pas (là non plus, mais chut !) de pneus spécifiques. Qu’à cela ne tienne, je choisis l’herbe de bordure ou, à défaut, l’ornière la plus boueuse, censée avoir un effet (léger) de ventouse. Et ça passe. La côte (1/3) est là et sur le sentier tous les athlètes marchent à la queue leu leu. Une minute, puis deux, trois, …dix, avec un rythme à rapprocher des Passejaires dans leur version douce du lundi. Nous ne sommes plus du tout dans l’effort. Je roumègue, mais en mon for intérieur, pour ne pas casser l’ambiance (modeste). Arrivés en haut, je me faufile dans un groupe de photographes qui s’extasient avec force photos et commentaires. « Eh oui, la neige est blanche cette année… » Sommes-nous dans une épreuve athlétique, de dépassement de soi ? Le monde a bien changé : je revois encore notre instituteur nous encourager à aller au bout del’effort pour notre cross annuel. Comme je buvais ses paroles. Mais j’ai retenu aussi la face moins euphorique de cette seule sortie scolaire : il fallait plier le maillot, et bien comme il faut !

Un plateau séduisant

La suite est un plateau avec des pistes charretières (ou plutôt, car le monde a bien changé : « quadattières » aujourd’hui, car même les bergers d’ici sont modernes) entrecoupées de monotraces. Rebelote après le ravito de Labastide-Pradines (vélorail, sortie de fin d’année de l’ACL et son école, en 2014 ?), mais les rangs se sont éclaircis et donc montée fluide, dans les capacités du moment. Public au rendez-vous et enthousiaste à Tournemire, juste avant d’aborder la côte 3/3 (du Combalou ?), et là je suis bien content d’avoir une vague devant moi… Vu la coupure d’un an et un entraînement limité (chaque 5 jours), au-delà de 20 km et 800 m. dén, mon aisance n’est plus valable (cela dit sans gémir). Enfin, la descente dans le bourg se fait par une succession d’escaliers, puis par un passage dans une fromagerie (du moins un hangar), et une ultime côte modérée conduit à l’arrivée.
Marc, descendeur fulgurant est satisfait, mais concède qu’il préfère la course des Hospitaliers. Bonne nouvelle : il est 1er des M6, mais comme le monde a bien changé, il n’en aura pas de gratification particulière. Quant à Hugo, je n’ai pu recueillir ses impressions sur l’Orchis trail. J’ai vu plus tard (sur l’écran de mon PC, le monde a bien changé) qu’il avait franchi la ligne d’arrivée. J’espère que lui aussi s’en est rendu compte. Ce serait dommage qu’à l’heure actuelle, il continue à courir… Pour rien !
Orchis Trail. 1er Nicolas Tabarant en 3h et 17sec.; 10. Romain Barthès (de Brassac) ; 68.Hugo Fabre en 3h58’10 ». 617 arrivants.
Adonis trail. 1. Killian Allaire, 1h56’12 ». 89.Marc Fabre en 3h07’25 », 1er M6. 205.André Suc en 3h36’57 », 2ème M6 (sur 5). 434 arrivants.

Je rajoute les résultats d’autres athlètes du pays non moins valeureux : ils méritent d’être connus même si je ne les avais pas reconnus. Orchis trail : 163. Gregory Rascol (Nages) ; 180. Jérôme Bernat (la Trivalle) ; 351. J-Luc Maraval (organisateur de Brassac-St-Agnan) ; 352. Xavier Donnadieu (éducateur des jeunes têtes blondes de Lacaune). Et sur le Rock shot (un peu moins long que l’Adonis): 49. Guillaume Fages ; et les Nageols 80. Frédéric et 123 Aurélie Joucla (2e M0). Et d’autres qui m’ont sans doute échappé, car trop véloces peut-être.