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Trails à Labruguière

Samedi 7 septembre, les coureurs du Parc du Haut Languedoc (et les autres aussi) Lacaunais inclus avaient rendez-vous au COSEC, stade proche du domaine d’En Laure à Labruguière. Coup de chance pour la Piste Jaune s’élançant à 14 h : la météo du jour était placée sous le domaine d’un modeste vent du nord, rendant les conditions de course idéales. Labruguière, c’est la « ville ronde » : est-ce pour cela que, sur la course des 12 km (départ à 15 h 30) nommée « Lou camin del Farissou », certains coureurs, et non des moindres, ont perdu leurs repères. Ils ont donc tourné en rond… une fois, deux fois parfois ; il faut bien le signaler pour comprendre le classement. Les Lacaunais n’ont dans ce contexte pas perdu (ou pas trop perdu) leur sens de l’orientation, mais savent bien que, pour certains au moins, leur classement est flatteur. C’est ainsi, et les Trotteurs d’En Laure nous attendent pour des épreuves haut de gamme pour 2020, et nous y reviendrons.

Sur la Piste jaune (29 km), à signaler que Laurent Soccol loupe la victoire pour avoir perdu de dérisoires 60/100ème de seconde au kilomètres sur le lauréat. Victoire qui n’échappe pas à Jean-Philippe Suc sur les 12 km : un M2 certes bien mûr (55ans), mais moins que son poursuivant immédiat (à 17″) le tout frais M3 Pascal Gonthier.

Piste Jaune (29 km)

1.Jérémie Roussinet en 2h 47′ 40″ 2.Laurent Soccol en 2h 47′ 58″ (1M1) (55 arrivants)

Camin de Farissou (12 km)

1.Jean-Philippe Suc en 53’11 » 6.Hugo Fabre (1ES) en 57′ 12″ 32.Marc Fabre en 1h 04′ 31″ (2M3) 59.André Suc (1h 15′ 26″) 62.Tatiana Devic (1SF) en 1h 16′ 03″ (107 arrivants).

Murat / Vèbre: Galop d’essai

Dimanche 25 août, à 17 h. Reconnaissance du parcours (16,5 km et 500 m dénivelé). Rendez-vous et départ à la salle du Petit Train.

VTT bienvenus. Douches à l’arrivée. Prolongations possibles (20 h) devant le menu (16 €) du restaurant.

Nouveautés 2019 : galop d’essai aussi pour les Foulées Bergères (4,5 km), avec un rendez-vous et départ à 16 h, même lieu.

Vabre : quatre top 20 sous des trombes d’eau

          « Mais comment peut-on faire plus de 16 de moyenne sur un tel parcours, avec les averses que l’on a subies ! » Au terme de ses Contemplations sur les feuilles de résultats, Hugo Fabre est médusé : il rend sept minutes (soit 40 secondes au kilo) à son cadet qui est encore junior : l’espoir talentueux du Castres Athlétisme, Flavien Szot. Pourtant, c’est un Hugo victor… ieux chez les Lacaunais qui s’exprime : 12e toutes catégories, 2e chez les espoirs, il précède de quelques encolures un trio (Jean-Philippe Suc, Laurent Soccol et Christophe Tichit) de vétérans lacaunais, et de quelques encablures un autre trio (Marc Fabre, André Suc et Jérémy Cazals) du même tonneau.

Ce dernier (senior Jérémy) a fait pourtant une course débridée : il avait omis d’attacher (ou mal noué) les lacets de sa chaussure gauche. À la réflexion, l’on voit mal où est le danger : si le lacet est bloqué sous la semelle de la même chaussure, pas de problème (s’il y est parvenu, il sera libéré sans tension). Quant à être bloqué sous une autre chaussure, cela implique au moins une des trois hypothèses suivantes : soit effectuer de très courtes enjambées, soit avoir des lacets très très longs, soit avoir des concurrents qui vous collent de près. Reste qu’il faut tout de même s’arrêter en cours de route pour les lacer, afin que la cheville retrouve un minimum de maintien, indispensable sur certaines portions, caillouteuses ou en devers, du chemin. Cher lecteur, si vous ne m’avez pas suivi jusque-là, il est clair qu’au moins l’un de nous deux navigue à côté de ses pompes…

L’averse s’est déclenchée environ un quart d’heure après le départ. Néanmoins, sur le parcours traditionnel d’avant l’invasion des pyrales, les athlètes ont pu admirer l’excellent travail que ces dernières ont effectué : les buis sont impeccablement récurés. Conséquence (de l’eau) : la sono a eu quelques ratés, mais l’animateur Philippe Aubert a suffisamment de coffre pour se faire comprendre a capella. Et la nouvelle organisation – à laquelle les « anciens » Annie et Christan Molinié n’ont pu s’empêcher de prêter mainforte – s’est bien sortie de ces impondérables.

Après les généreux podiums (les trois premiers tant qu’il y a des catégories), la compétition a continué pour avoir accès à l’apéritif quasi-dînatoire. Mais, devant la générosité de la mairie (pizza, quiche et autres cochonneries à gogo), même les plus effacés (extérieurs à la performance et même à la course inclus) ont trouvé récompense à leurs efforts pour se faufiler subrepticement. Ou à leur patience pour attendre que les plus en vue (et encombrants) finissent par se retirer, repus.

La Gijonada (11 km)

1.Flavien Szot en 40’59… 12.Hugo Fabre, 2Esp. en 47’57… 13.Jean-Philippe Suc, 2M2 en 48’16…    16.Laurent Soccol, 3M1…          19.Christophe Tichit.     53.Marc Fabre 3M3… 65.André Suc.        85.Jérémy Cazals.           115 arrivants.  

Mazamet. Championne du monde !

Quelle fierté ! Championne… Oui, mais pas de Midi-Pyrénées, ni de France, ni d’Europe. Du monde ! Ici, c’est peut-être le bled, mais l’école de Saint-Jean-de-Jeannes est presque neuve. Et pas loin de ce trou, le maître des années 1960 nous l’a enseigné, la championne du monde du délainage, c’est Mazamet.

Voilà qui nous amène (doucement) à la Mérinos. Vous savez : ce mouton à la laine si fine. Ou plus exactement à la course organisée à Mazamet. Et aux cinq athlètes de Lacaune (sans compter Jérémy Cazals qui était inscrit, mais dont on a perdu le sillage). Lacaune, vous savez cette race de brebis championne du monde, elle aussi. Mais pas avec sa laine, avec son lait. Pensez : jusqu’à 400 litres de lactation par campagne et par unité. À savoir si cette course au rendement ne fragilise pas de trop l’espèce, avec l’obligation d’avoir recours plus que de raison à des traitements phytosanitaires.

En parlant de course, il y en avait une, vendredi 14 juin, à Mazamet. « C’est un 10 km, informe Christophe Tichit (qui commence à avoir de la bouteille). Un moment, on longe la voie ferrée, et c’est moins roulant qu’à Castres. Faut s’attendre à deux minutes de plus. » Ceux qui font la course au rendement (sans traitement phytosanitaire), ce sont les Fabre père et fils. Et ils arrivent à de bons résultats : en ce millésime 2019, on ne compte plus leurs podiums, l’un en espoir, l’autre en M3. Pourtant Marc marque son désespoir : « Je ne comprends pas : je cours plus vite que l’an passé… Total : je me retrouve plus mal classé ! » Autres habitués des courses : les Suc. Cette fois, c’est Jean-Philippe, de retour dans le circuit, qui affiche sa suprématie. Il est vrai qu’il a un profil d’athlète, avec le talent qui va avec. Même si, à l’Audimat, relayé par les stentors de service Francis Thomas et Patrick Fonvieille, c’est son aîné André qui remporte la palme. En parlant de lot, Hugo est admiratif en furetant dans le sac que lui vaut sa place de premier espoir : « Chapeau ! Ici, ils ne lésinent pas sur les cadeaux! »

Bref, tout va bien pour nos sympathiques (ça ne coûte rien) et valeureux (tant qu’on y est) athlètes. Rendez-vous le dimanche 23 au meeting intercommunal de l’ACL. Et même avant pour Christophe Tichit : arbitre de rugby dès le lendemain, avant la participation à Lescure à l’Alaux trail. Vous avez dit Alaux ? Allô ! Allô ! Y a quelqu’un ? Non, il n’y a plus personne. Avec mon baratin d’enfer, j’ai semé tout le monde en cours de route. Enfin !

La Mérinos (10 km)

  1. Habib Bennama (M2) en 34’55 12. J-Philippe Suc (2M2) en 38’34. 18. Hugo Fabre (1ESP) en 39’36. 26 Christophe Tichit en 41’09. 78.Marc Fabre (3M3) en 47’05 126. André Suc en 53’40 (175 arrivants)

Un échec : oui. Un regret : non

Les 24 heures sont sorties du domaine confidentiel, dans laquelle je les avais laissées il y a un quart de siècle. C’est devenu une épreuve certes particulière mais qui a un public plus dense que sa trop modeste communication ne le laisserait penser.

C’était donc le jeudi de l’Ascension vers 9 h 30, où je descends dans la parc de la Guierle, à Brive. D’autant plus gaillard que j’avais reconnu la veille le secteur stratégique, le parcours, et posé quelques questions adaptées pour essayer de masquer ma lointaine double expérience sur la distance. Dossard numéro 100 (attribué par alphabet masculin, là au moins, avec le S, puis le U, je suis certain de n’être jamais numéro 1…). La table 100 devrait être entre le 99 et le 101 ? Oui mais non, car l’organisation vraiment haut de gamme, a fait en sorte de privilégier la convivialité. Si par exemple, était inscrit un Lacaunais nommé Dupont (ou pourquoi pas Cambon ?), il aurait eu un dossard autour du n°30, et le staff Dupont (ou Cambon) aurait été éloigné géographiquement du staff Suc (modeste en l’occurence, mais Gisèle a suivi hors vie et nuit ordinaire), et donc adieu l’esprit d’équipe… Vous me suivez ? Alors j’arrive dans cet espace avec toiture, et je pose mes deux bouteilles d’eau, ma dizaine de barres, et mon carton de prévision sur la table 100.

« Hou, mais je suis un amateur », lancé-je aux deux staffs des tables voisines après avoir parcouru ce hall, où la plupart des concurrents avaient à dispo, des dizaines de boîtes alimentaires, des tableaux préétablis, une infrastructure, pliant, tente, glacière, etc. « Mais… nous aussi », répondent-ils en choeur. Voilà qui augure bien d’une future sympathie. Juste, je voudrais signaler que pour confirmer la théorie sur le hasard que j’ai développé avant, le voisin savoyard Stéphane Richard (215 km l’an dernier) avait toutes les chances pour réussir « Brive », et au bout de trois heures, il était déjà à la ramasse (il me semble que je suis devant au classement final), ne restant sur site que pour « écouter » sa femme (et moi un peu). Tout s’est déroulé convenablement selon mes prévisions horaires (arrondies au kilomètre), en léger dégradé, partant dans un créneau 8 – 9 km à la première heure, avec une septième heure entre 63 et 71 km, une 12ème entre 93 et 105, une 16ème entre 120 et 136, une 20ème entre 147 et 167, et un final entre 171 et 195 km. A posteriori, je ne suis pas mécontent de ce découpage (je le garde).

Tout s’est bien déroulé, soleil modeste de 10 heures à 20 heures où j’avais parcouru 83,5 km. Pas trop mal jusqu’à deux heures du matin, où en marchant un peu j’étais encore resté dans les clous inférieurs : 121 km à l’heure 16, tout en perdant une place (redevenu n°7 au classement M3, mais en considérant sur site un peu plus tôt qu’un « cador » M3 n’était plus sur le circuit). Et puis, vers 2 heures et demie – c’est terrible ! -, je n’ai plus eu envie. « Mais il n’y avait pas de lit de camp prévu ? » -Si, si, c’est là-bas, près du speaker. Stéphane doit y être », me renseigne la voisine. Pendant une heure : allongement, petite sieste malgré les micros, puis quelques autres tours, manière de tuer le temps et de ne pas se laisser gagner par le froid. Pas d’amertume pour autant. Peut-être en raison de la sympathie que l’on ressent auprès des stands. Puis re-lit de camp. Puis re-tours en marchant. Enfin tout un cérémonial, championnat de France oblige pour préciser à 24 heures pétantes où l’on se trouve sur le parcours. Et autant de clinquant (que j’apprécie en fin de compte) lors du protocole avec Marseillaise incorporée.

Le bilan chiffré n’est pas exceptionnel, j’en conviens. Mais… outre que quatre jours après, j’ai gommé le plus dur (pour la vie courante), j’ai presque déjà envie d’y revenir (qu’est-ce que c’est bête, un athlète ! ). En tout cas, je vais marquer tout sur la prépa, y compris ce qui a été positif (entraînement pour six mois à raison d’un jour sur deux insuffisant certes, mais non-bourratif, sur des plages de trois heures en moyenne, marathon à M – 2, semi à M – 1, mais pas d’autres courses ; arrêt à J – 10). Et tout sur ces 144 km. « André, est-ce votre dernier mot ? – Oui, c’est mon der… Non, je veux dire… « à bientôt ».

Plus fort ! plus haut ! plus loin ! plus vieux !

24 heures de Brive : des illusions et… désillusion

Commençons par les …conclusions.

  1. Un entraînement de 10 heures par semaine semble approprié pour un 100 km, mais pas pour un 24 heures. Le plus réaliste paraît être un entraînement de 18 heures hebdo, ce qui veut dire un engagement sur six jours sur sept.
  2. Dans les catégories vétérans, sur les longues distances, l’on peut estimer rester dans le même créneau sur la plage M1. En revanche, un athlète de 59 ans aura moins de valeurs qu’à 50. Et pour les M3, M4, cet écart se creuse encore davantage. Conclusion : dans une logique de performance, privilégier l’année d’entrée dans la catégorie.
  3. Objectifs : il faut savoir en établir de cohérents ; ici c’était le cas.Mais aussi, il faut savoir se préparer à en sortir (par le bas en général…) en gardant dans la tête un sous-objectif, ou une autre motivation (public, déplacement, hargnes diverses…).
  4. Ne pas être sur la brèche à chaque tour (soit un peu moins d’1,2 km) : bien sûr, c’est tentant de connaître en direct son temps au tour, sa place au scratch, en catégorie, etc. Mais si à tous les passages, l’on s’évertue à emmagasiner tout cela (qui sont déjà, quelques jours après devenus des détails, l’influx nerveux en prend un sacré coup.
  5. Même en étant solitaire, la réussite peut être au bout. Cependant, que ce soit en cercle familial ou, plus généralement, de club, les conseils, mais surtout l’entente et la détente procurés par le staff technique est un bonus pour tous, y compris pour l’organisateur. Sans doute des moments de partage en amont aussi qui illustrent la pratique du « vivre ensemble ».
  6. Considérer au préalable la période, surtout pour un objectif chiffré en kilomètres. Il est peu vraisemblable que la canicule soit accablante en novembre dans notre pays. C’est moins sûr fin mai, époque où les premières chaleurs peuvent d’autant plus désarçonner les bipèdes des hauts plateaux.
  7. Éviter les grandes distances (au-dessus du marathon) au moins dans les trois mois précédents.
  8. L’on aura beau dire beau faire, à conditions égales, le hasard s’amplifie au-dessus des distances de 50 kilomètres. À mon sens, sur 24 heures, au moins 10 % des participants « initiés » à ces épreuves, ont un résultat, soit exceptionnel soit très médiocre, qui n’est pas rationnel par rapport à leur valeur du moment.
  9. Il y a des concurrents exceptionnels, et à tous âges : sur le championnat, trois des 14 sexagénaires ont réussi + de 200 km. Et il y avait tout de même 29 M3 hommes sur 203 athlètes à faire les hamsters à Brive. C’est dire si la concurrence est devenue vive chez les vieux.
  10. (C’est pas toujours gai d’être vieux avec le changement de style de nos brillants webmasters : je n’arrive plus à supprimer ces chiffres… alors je reviens avec un article nouveau. Des fois, je regrette les plumes sergent-major…)
  11. Un échec : oui. Un regret : non.

À Montauban, montre-leur qui tu es !

Marathon de Montauban, édition 12. Jusque là, André Suc n’avait pas une réputation de fier-à-bras. Bien au contraire : un tantinet effacé. Oui mais ça, c’était avant. Avant le 31 mars 2019.

Un excellent entraînement

Dans une logique de préparation pour les 24 heures de Brive, il est des 300 inscrits solo qui repartent pour un deuxième tour. Il est venu pour un entraînement de qualité, autour de 4 h 15 mn. Deux heures plus tôt, il cherchait « son » meneur d’allure. Flûte, il n’y en a pas pour ce délai… Bon, voyons ce qui reste… Du jaune ? Non, j’en veux pas… Ah tiens, la plume verte. Et c’est du… 4 h 00. Bon ça fera. Parti lentement, il a bien vite rejoint les plumes vertes, et gravité à quelques décamètres devant. À son propre train, fluctuant selon la forme du moment. Puis s’est fait rejoindre par les plumes vertes et une dizaine d’athlètes ventouses. Tranquille : poursuivre son régime de croisière. Enfin, km 23 ou 24, il découvre un endroit propice à une escale technique pour un délestage solide (qu’en termes élégants ces choses-là sont dites !). Peut-être une minute et demie de pause, et les plumes sont déjà à 300 mètres ou plus…

À l’abordage !

Mais pas décidé à se faire plumer le vieux (M3 bien mûr) Suc : « Montre-leur qui tu es ! ».Comme un hymne guerrier qui revient à fréquence régulière dans sa tête. Ne pas s’emballer (ça se paye). Mais grignoter (ça, ça paye). S’appliquer avec le regard fixé sur la meilleure trajectoire pour esquiver les ronds-points de cette interminable route de Paris : celle-ci étend sa morne rectitude bordée d’entrepôts commerciaux aux logos agressifs – signe d’une société ultra-consumériste – jusqu’au centre ville. De temps en temps, lever la tête. « Ouais, c’est pas gagné » ou « Ah ! Y a de l’espoir ». Après le magnifique ensemble de la place Nationale (aïe, ces pavés, ou plutôt ces galets, dressés pour s’enfoncer dans mes trop larges panards coincés dans des baskets pour pieds d’intellos), c’est la descente vers un large boulevard pris en aller-retour avant de s’infiltrer dans les rues commerçantes.  C’est jouable… C’est fait vers le 30ème. Bon, ne pas rester coincé dans ce petit peloton car ensuite, vers le Tarn, il y a des passages serrés (à deux de front), du gravillon et quelques moutonnements de terrain. Allons, restons calme, pas d’euphorie : la fin n’est pas si simple. Quand même, juste devant , cette dizaine de coureurs,euses, égrenés sur 200 mètres, ça fait envie… « Allez, mes chers et chères, j’arrive : vous êtes morts ! » Il y aura du vrai dans cet objectif. Mais aussi du faux. Et les plumitifs reviennent. Bon, là ce sera la roue de secours à partir du km 37 : fixer le mollet d’un (ou une de préférence) et ne plus le lâcher. Mordre oui… mais dans le gravier de ces longues promenades vertes, puis dans les virages proches des ponts.

Ultimes cartouches

Et celui-là avec son maillot blanc, il ne serait pas M3 ? Faut que je le laisse dans ses plumes : démarrage discret au km 41. Mais à la faveur d’un passage de part et d’autre de barrières, je vois un autre individu : maillot bleu, cheveux blancs, visage buriné et mollet flasque. Un potentiel M3 ? Cent mètres devant, c’est beaucoup, non ? Et si c’était celui-là qui m’empêchait de faire un podium ? Qu’est-ce que je risque ?

Allez, à l’abordage ! Arrivée à 700 mètres et encore 60 environ à combler. Allez, 40 mètres maintenant avant qu’il ne disparaisse dans le virage conduisant au sas d’arrivée, à 400 mètres de la ligne. Fonce, et tant pis s’il contre. Ah ! Tout est fini : une demi-douzaine de maillots bleus l’attendaient pour l’accompagner sous la banderole. Et voilà que le maillot blanc a quitté ses plumes, et se la radine. Oups, mais il accélère. Parce que tu crois que je vais me laisser faire ? Si tu tournes la tête, tu le verras mon dossard : 36. Comme le Quai des orfèvres. Mais mon poulet, dépêche-toi : parce que, hop, là, c’est trop tard… Et vingt mètres plus loin… « Quoi, il revient ? » Moi aussi, j’en remets une couche. Et la force restera avec moi. Pour la conquête de l’inutile : après la ligne, il me confesse qu’il n’est « que » M2. Quant au maillot bleu, lui oui, il était M3. Il me gagne de 16 secondes, et me relègue ainsi dans la deuxième moitié du peloton des M3, à une modeste onzième place. Toutes ces remarques quelque peu martiales ne sont évidemment pas sorties de ma tête. Et le commentateur (Philippe Aubert) a pu dire un mot sur la course de Murat. Sera-t-il entendu par les 2600 finishers des 10 km et semi ?

Une organisation top

Même si ma belle-soeur Jacquie – cette… ménagère de 75 ans qu’elle me fait dire ! – n’a pas daigné sortir sur le seuil de son pavillon de banlieue, qu’est-ce qu’on s’amuse à Montauban : public, orchestre, bénévoles, dotation, aire de départ (parc) avec son marché… tout et tous sont grandioses. Il mérite bien mieux que ces 300 marathoniens solo. Sans doute, les vrais athlètes de Lacaune, ceux qui pourront aggriper la qualif’ pour les France de cross, vont se régaler ici-même, dans un peu moins d’un an.

Marathon

1er Cyril Poussou (Arpajon) en 2h32’52 »

165. André Suc en 3h59’14 » (11 M3 sur 19)

275 arrivants.

 

Ronde Givrée : honneur au(x) maillon(s) faible(s)

Le club n’ayant pas aligné sa jeune (et talentueuse) génération (Maxime Fabre, Guilhem Rouquette, Antoine Azam…), ce sont les vieux Masters 3 (+ de 60 ans) qui ont fait le show (podiums) lors de cette 37ème Ronde givrée du Sidobre.

Notons au préalable le lien intergénérationnel de l’équipe féminine – qui a tout de même laissé 100 teams toutes catégories derrière elle -, un périple ouvert par Mamie Yolande Culié pour se clore par la juvénile Tatiana Devic, en passant par les médianes Sonia Bardy et Dominique Tichit. Mais revenons à nos antiques athlètes. La victoire des « Vieux Gens bons sans os » ne fut, semble-t-il, qu’une formalité : 40 minutes d’avance sur leurs dauphins. Ainsi Jean Rascol signe pour son entrée dans cette tranche d’âge une performance de bonne facture (il est trésorier…), tout comme les sexagénaires confirmés Marc Fabre et Édouard Meiler. La palme revient au Salvetois Michel Madariaga (qui en moins de 48 minutes pour 10,3 km est 89ème toute caté) : il est vrai qu’il y a environ 70 ans qu’il connaît la façon de s’arracher au mieux à l’attraction terrestre. Avec leur cachet, gageons qu’ils pourront désormais se munir de sonotones plus performants, car l’animateur Philippe Aubert dut s’employer quand le temps fut venu de leur faire comprendre qu’ils devaient rallier le podium. Pour le coup, l’équipe Master3 bis (Vieux Jambons, tout court) fut plus réactive, ayant compris d’emblée que, sur 420 équipes s’alignant au départ, si trois seulement étaient « master3 », ils avaient quelque chance, exploits de terrain ou pas, que la tribune leur tende les bras.

Signalons la valeur intrinsèque des « Jambons gras » (avec du bon cholestérol donc). Alain Valette, Guillaume Yeddou et le Salvetois Simon Gary, bien lancés par Bastien Amalric (15ème) arrivent 27ème au scratch. Avec donc un papy Alain (64 ans à la Chandeleur) transcendé, même s’il se définit lui-même comme le « maillon faible ». Notons à la volée le passage remarquable sur la ligne de Tristan Rascol, mais dans un ordre que la machine mit un certain temps à comprendre (athlète, basket, puce : dans le désordre sûrement). Et mettons en exergue l’excellente ambiance de ces sept équipes managées par le boss Éric Cambon. Gratitude particulière aux Lacaunais de coeur ou d’adoption Nordine Bacha, Édouard Meiler, Simon Gary et Michel Madariaga.

Et que cette sérénité sociale fait du bien dans un monde qui marche sur la tête : les giboulées de mars avaient lieu en ce 27 janvier… Quant aux intellectuels économistes du club, certes contents de la qualité de l’accueil des Coureurs de Fond de Castres, ils revendiquaient ou plutôt « roumégaient » car, selon eux, l’organisateur ne participe d’aucune manière à la lutte contre l’inflation. Et ceci alors que les 28 coureurs,euses avaient gambadé sans bourse délier ! En revanche, tout à leur honneur, même s’ils « avaient tout donné, rien lâché », ces athlètes (de Ronde) avaient eu la grandeur d’âme de ne pas demander la rétribution due aux intermittents du spectacle.

Classements (59,8 km avec le parcours commun de 700 mètres). 413 arrivants.

1.RRun Toulouse en 3h32’06.

27. Gras (Bastien Amalric, Alain Valette, Guillaume Yeddou et Simon Gary) en 4h29’19.

105. Secs (Hugo Fabre, Jérémy Cazals, Tristan Rascol et Anthony Valette) en 5h00’16.

121. Vieux sans os (Jean Rascol, Michel Madariaga, Marc Fabre et Édouard Meiler) 1M3  en 5h06’30.

166. Crus (Emmanuel Rodier, Philippe Augé, Nordine Bacha et Christophe Tichit)à en 5h19’07.

286. Sans os (Véronique Bardy puis Calas, Christine Rousset et Éric Cambon) en 5h43’53.

304. Vieux (Hubert Taru, Daniel Cambon, Patrick Durand et André Suc) 3M3 en 5h48’02.

314. Blancs (Yolande Culié, Sonia Bardy, Dominique Tichit et Tatiana Devic) en 5h51’37.

Jogging du Murathon : 4,5 ou 16,5 km

Murathon16Murathon2016

Murathon17.

Et en 2018 ?

C’est dans le cadre du téléthon qu’un entraînement est proposé sur le village de Murat. De vraies Foulées d’hiver, puisque le petit parcours reprend l’itinéraire ces Foulées Bergères (4,5 km et 100 mètres de dénivelé) vers le parcours de santé. Quant au grand, c’est tout bonnement la boucle des Foulées de St Jacques (16,5 km pour 500 m. de dénivelé). Rendez-vous à 14 h 00 en salle du Petit Train. Douches en accès libre à l’arrivée.

Au retour, un petit goûter mitonné par Annie (Palpacuer), bénévole locale. La participation est libre, et sera versé dans le pot commun du « Murathon » (version locale du téléthon) expédié ensuite intégralement aux coordinateurs par la voie hiérarchique.

À noter que la salle comporte des animations toute la journée, pour les enfants l’après-midi. Et à partir de 17 h 30 pour tous : séance de Questions pour un champion, apéritif et lunch spectacle (assiettes à 5 €) avec démo des majorettes, de la bourrée et de la country. Une soirée familiale, initiée par des bénévoles et des clubs de proximité, qui se termine à des heures raisonnables. Bref un intermédiaire entre les veillées de jadis, du temps où la TV et encore moins les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) n’existaient pas, et les grosses fêtes.

Sologne, blanche plaine

Pour moi, le déplacement au marathon givré d’Orléans Sologne répondait à un double paramètre : en un, voir un (même LE) fils qui est enchaîné dans sa nouvelle entreprise en région parisienne (car son transfert au mercato de mi-juin a comme conséquence de produire des droits à congé à partir de la fin mai 2019). Et en deux : me tester sportivement (état de forme, faculté de récupération) après une année 2018 riche en longues distances. Résultat : le « petit » va bien. Et le « grand » pas trop mal. Bien sûr pas question d’évoquer les temps de jadis (3 h 35 puis 3 h 18) sur ce même marathon givré : c’était quand j’étais jeune, il y a un quart de siècle. Et même un peu plus : 1991 (premier marathon) et 1992. Disons une éternité. En ce temps-là, je ne courais pas pour passer le temps, mais par motivation : évacuer le spleen de la vie, ou du moins de ses périodes difficiles (d’autres choisissent le divan du psy…).

Mais aujourd’hui c’est différent. La retraite, c’est la période du temps libre, non ? Peut-être, mais cher lecteur, il faut l’intégrer : André Suc, ici présent, ne court pas pour passer le temps. Mais pour le championnat de France (des 24 heures), ou du moins en vue du. Tiens, comme son voisin de parking, qui était venu avec une voiture de son âge (205 de bas de gamme, entretenu avec une modeste considération) depuis Limoges : « Ouais, je suis content, j’ai fait moins de 3 h 45. Comme je suis V3, c’est le minimum pour le championnat de France. » Encore un qu’il faudra convertir aux joies de la belote, si je veux m’approcher du podium… Mais d’abord le questionner : « Et le site du « France », il est déjà connu ?  – Non, me rétorque-t-il, mais de toute façon, je ne veux pas y aller : c’est juste pour le fun… » Inconscience ? Amour de l’acte gratuit ?

La Sologne, c’est plat comme une assiette. Et le parcours s’offre de longues lignes droites entre des bois et des champs, d’immenses champs dépourvus de haies. Objectif ? Au plafond 4 heures ; au plancher 4 h 15. Pas question après les 100 km de Millau en mode compét’, il y a deux mois ou sept semaines de s’approcher du record du crépuscule : 3 h 52 à Albi. Soit dit en passant, par comparaison, coup de chapeau à l’équipe tarnaise de Philippe Aubert. Ici l’organisation est plus fruste. Peut-être pas un hasard si les 1200 arrivants des années 1990 ont fondu comme la gelée blanche au soleil. Mais qu’importe, merci d’exister et demain un nouveau souffle viendra peut-être.

Après une pause technique vers le km 10, je suis happé par le meneur d’allure des 4 h, vers le km 15. Je navigue avec lui jusqu’au km 25, de concert. Mais avec fluctuation : ce dernier en sous-régime tantôt se laisse aller à sa propre allure marathon, tantôt la corrige en prenant un tempo trop faible. Au km 25, je trouve mon propre rythme : un train naturel qui ne demande pas (trop) d’effort apparent. Bref, de bonnes sensations qui s’arrêtent vers le km 35. Dès lors, il ne reste plus que 7 km : même à l’arraché, je dois pouvoir contenir 6 minutes au kilo, et ainsi être à l’heure à l’arrivée pour mes supporters. Pas faire attendre fiston et son amie, qui ont couru entre temps le 5 km. Enfin peut-être, car ils sont venus passer le week-end en danseurs : pas de certif’ médical. Et pour de vrai recalés car leur licence handball comme escalade est refusée par le jury. Bon concentrons-nous, je grignote, je grignote. J’ai un petit matelas, si je me relâchais un peu ? Ce fut donc un peu laborieux, mais sans trop. Mais pas trop d’étourderie : il ne faut jamais oublier les 195 mètres de clôture. Public ou pas, il faut prévoir tout de même 1’10, non ? Enfin j’y suis arrivé, avec l’homme à la plume sur mes talons. À bientôt pour d’autres aventures…

Marathon d’Orléans Sologne

1er. NICHOLAS CHERUYOT Chumba (il est Noir, mais ce n’est pas de sa faute) en 02:18:40, record pulvérisé…… 186 SUC André (je suis blanc, mais je n’y peux rien) en 3 h 59’ 47 sec. (15ème M3 sur 21 classés). 292 arrivants.

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