Des stratèges plus ou moins fins

« À la marque des 300 derniers mètres, sur la rampe avant le pont, j’étais archi-cuit. Et je sentais le souffle, de plus en plus chaud, du concurrent qui me suivait. Alors d’une voix suave, je lui ai susurré :  » Accroche-toi mon bon camarade… » » La stratégie d’Éric Cambon a payé : se sentant ennobli par autant de prévenances, son alter ego, vétéran 2 lui aussi, n’a pas éprouvé le besoin de sprinter vers la ligne d’arrivée. Avec de réelles chances de battre le boss. Pour Hubert (Taru), parcours différent :« J’ai marché durant les deux kilomètres de côte. Il faisait chaud, non ? » Hubert a ainsi pu garder toutes ses facultés pour admirer les paysages sur la crête, dont la vue imprenable sur le bourg. Et au retour, par un sursaut de galanterie, il a fini devant la douce Laurie, ravi de lui indiquer ainsi le chemin.

Le Bossuc (vétéran 3) n’avait qu’un objectif : se flamber un de ces V2 qui, s’ils respectent son âge, abondent en remarques cinglantes. Une aubaine à l’heure où l’acuité visuelle baisse : Jean (Rascol) était en orange fluo, et Alain (Valette) avait sorti son maillot bleu pétard. Pas futés, ces V2 tout de même ! C’est la casaque bleue que le Bossuc garda en ligne de mire, reportant son effort dans la descente. Effectivement, un rapproché intéressant, et le Bossuc fourbissait dans sa tête une saillie, vache et amicale à la fois, pour le moment proche où il allait dépasser. Cependant, ces mollets, hum… la chair lui paraissait bien un peu ferme. Un doute qui allait grandissant. Et fondé : c’était un jeune – peut-être même un « bleu » – que le Bossuc doubla ; le doc Valette étant dès lors visible un peu plus loin, mais inaccessible. Pour Céline (Bouquet), destin différent : elle a choisi de porter une petite. Et, sept mois après la délivrance, pensez si elle se sent légère : juste trois secondes à gagner, et elle se hisse prestement sur le podium des seniors imitant de surcroît la belle Sonia, 3é chez les V1 dames.

Avec l’organisation bon enfant mais bien cadrée des Caminaires du Gijou, retenons que, dans la lignée des commentateurs peu inspirés du Tour de France, l’on retrouve quatre Lacaunais aux 25 premières places des 123 arrivants. Et si c’était moins cinq (minutes) que Bastien, le plus jeune des Amalric comme des 14 Lacaunais, remporte la victoire générale, signalons aussi que Yannick (Biau) gravit, échelon après échelon, des paliers vers la tête de course. Et si Pascale (Valette) la podologue hybride (à racines vabro-murataises) était la dernière à rallier le départ, elle améliora son classement sur la ligne d’arrivée. L’occasion de signaler une représentation féminine plus qu’encourageante, y compris dans les performances. Comme les Vabrais conjuguent convivialité et compét’, ne boudons pas notre plaisir de voir Lacaunaises et Lacaunais obtenir six podiums. Du jamais vu depuis l’arrêt des courses de Saint-Salvi-de-Carcavès !

Éric Cambon, pressé d’aller se faire servir un demi par sa moitié (encore un jeu de mots : quand le boss boit, les valets rient) entraîna les vieux dans son sillage. Hubert et ses dames avaient, eux, la permission de minuit. Tout comme les jeunes, d’ailleurs : c’était la fête à Vabre. Mais là nos investigations ne nous ont pas permis de savoir s’il s’agissait de la minuit du samedi 26 juillet, ou celle du dimanche 27.

VABRE, 11 kilomètres

  1. Jean-Pierre Julien en 45’16″

14. Bastien Amalric en 50’11« (1er junior)

17. Yannick Biau en 51’12« 

20. Fabien Amalric, 53’07« 

24. Éric Cambon, 53’45 » (2e V2)

47. Jean Rascol, 59’18« 

52. Alain Valette, 1h01’03« 

55. André Suc, 1h01’47 » (3e V3)

87. Yolande Culié, 1h08’12 » (2e V2)

99. Sonia Bardy, 1h10’30« (3°V1)

100. Céline Bouquet, 1h10’40« (3°Se)

108. Hubert Taru, 1h17’34« 

109. Laurie Taru, 1h17’37″

122. Pascale Valette, 1h30’56«