Tous les hommes naissent libres et égaux en droits. Mais pas en vélocité. Ce dimanche 11 octobre, c’est ce que doit penser le président Éric, en scrutant avec avidité les classements affichés quasiment en direct au stade Carayol d’Aussillon. Il aimerait tant que, sur le podium dans quelques minutes, l’on parle souvent de Lacaune et du club, de son club.

Mais non, il n’y a pas que des Ferrari dans son écurie de course. Pour le scratch, sûr, c’et râpé. Pour Lionel (Maffre, 22ème) aussi, c’est la minute de trop : 5ème V1. Anthony (Valette, 32ème), l’homo associatus, progresse dans la catégorie phare : 12ème Senior. Entre les deux, Éric (Cambon, 28ème) s’intercale, mais ces quinquagénaires sont indécrottables : 9ème V2 ! Jean (Rascol, 74ème et 20ème V2) est tout content d’être sur la première feuille du classement. Si c’est là son objectif, il peut prendre un abonnement pour la course de Murat… Dominique (Tichit, 104ème), pas mal pour une néo-pro : 8ème V1. Elle « gagne » une minute et elle aussi est dans les clous. Hubert (Taru, 116ème) arrive : au départ, il a bien cru qu’une vieille blessure s’était réveillée. Mais, sauvé : elle s’est rendormie dès qu’il a dit « 33 » comme les V2 arrivés avant lui. Ah ! Yolande (Culié, 133ème), peut-être ? Misère : elle est 4ème V2. Dernier espoir, le vieux du stade : André (Suc, 136ème). Quoi ? 10ème V3 ! Attends que je lui passe un savon !

Le salut est venu de la jeunesse. Florent (Tichit, 59ème) est 2ème cadet. Loin il est vrai de son compère de Brassac extra-muros, le pur-sang Thibault Ricard. … Justement, il est temps de prendre l’apéritif déjeunatoire. Non sans s’être intéressé (plus ou moins) au destin d’un prisonnier iranien dans l’antichambre de la mort. Car cette course, née lors du bicentenaire de la Grande Révolution propage l’altruisme et la citoyenneté. Comme nous sommes heureux que, à la place de babioles à ramener au foyer, une part de notre droit d’inscription serve au bon fonctionnement d’associations reconnues pour leur honorable engagement.

Plus terre à terre, nous avons apprécié aussi que chacun puisse emporter avec lui copie d’un classement où figurent ses « exploits ». Ou, du moins, un test comparatif avec ses compatriotes régionaux partageant la même passion. Finalement, les podiums, c’est accessoire, non ?

Florent Aussillon 2015