À l’occasion du marathon de Barcelone, c’est une mémorable excursion qu’ont fait 17 athlètes du club en terre catalane, les samedi 10 et dimanche 11 mars. Deux jours passés sous la coupe de RTT (« Ricou Tours Travel »), cela ne s’oublie jamais. « On n’est pas bien, là ? » était le leitmotiv. Et pourtant ils sont revenus…

La détente

Lacaune, 10 mars à 8 h, bar Icou. C’est l’ébullition : le consommateur tranquille qui vient pour consulter le journal en sera pour ses frais. Tout baigne : coureurs et supporters sont prêts. Petite escale à la Salvetat-city : famille Gil et consorts sont impatients d’être sur le terrain. Voyage sans histoire ponctué d’un arrêt buffet sur une quelconque aire : le supermarché est dans la soute du car. Et enfin, c’est l’entrée triomphale dans Barcelone, la ville sang et or. Pour mélanger ces couleurs, Georges, le chauffeur de l’entreprise Maury, a trouvé la bonne teinte sur les boulevards : le orange.

Descente de car : supporters, athlètes (si, si), sacs perso et buffet se retrouvent prestement à l’hôtel Coronado. Installation dans les chambres : « 506, lit màtrimoniàl », annonce le réceptionniste. « Pocco importà », répond le jeffe Éric Cambon. Ainsi, les doyens Francis Gil et André Suc, plus modernes que l’on n’eût cru, vont unir leur destinée. Pour une nuit ou peut-être plus… Mais, plus malins aussi que l’on n’eût cru, ils vont trouver une solution à lits individuels. Tandis que d’autres, sans descendre sur le pavé, vont profiter de la fiesta des nuits espagnoles en laissant la fenêtre ouverte. Mais n’anticipons pas : on est athlètes ou on ne l’est pas. D’abord, c’est le retrait du dossard, dans un palais des congrès transformé pour l’occasion en supermarché spécialisé. Là, le chef s’occupe de tout.

Oui, on est athlètes ou on ne l’est pas. Alors, quand Christian Bardy (supporter) veut faire partager sa connaissance de la ville par une promenade vers la colline de Montjuich, il frise le fiasco : pas un mètre de trop… Pourtant, c’est en talons hauts que Ghislaine Hérail, vénérable supportrice, fait son entrée sur le stade olympique, dans le sillage de Marie-Josée Pérec qui enflamma le monde ici-même, lors de Jeux Olympiques de 1992. Et plus encore que le tartan, c’est une descente en chaise à porteurs, ou plutôt en bras porteurs, qu’entreprendra Ghislaine : truffé de racines et de murettes à effacer, Christian venait d’inventer le Barcelona trail. Retour au niveau de la mer, non sans avoir jeté un oeil sur le bal-fiesta des bomberos (pompiers). Et le petit groupe rejoint le gros des athlètes, dans un café proche de la colonne de Colomb. C’est sûr, ceux-là ne vont rien lâcher, promis juré : déjà, ils s’accrochent ferme à l’anse de leur formidable…

« Bon, vous avez un quart d’heure pour faire vos emplettes au marché » (plus ou moins couvert). Le chef pense à tout, même à notre portefeuille : passé 19 heures, les 3/4 des boutiques ont fermé. Ensuite, en bordure de marché, c’est le restaurant testé une semaine avant par Ricou et fils. Bonne pioche : la paella était savoureuse. Le patron, ravi d’accueillir d’un coup 30 consommateurs débouche à tour de bras du vin, celui des noces et des festins. Celui qui fait chanter aussi. Et ainsi, si Johnny a disparu (mais heureusement pas son héritage), c’est Eddy qui prend la relève. Non, non, non, pas de boogie-woogie avant le marathon du lendemain…

 

Et le dimanche justement, c’était l’épreuve de vérité, après un petit-déjeuner comme au café Ricou. Pas de stress : le timing pour rejoindre la ligne de départ était très bon. Jusque-là, le chef s’était occupé de tout. Maintenant, chacun était face à son destin pour environ quatre heures. Satisfaction énorme : 17 au départ, et 17 à l’arrivée. Mais quand tout va bien, où est le mérite ? Aussi bien, signalons le courage de ceux qui ont terminé laborieusement : Emmanuel Rodier, Tatiana Devic, Hubert Taru… Ou encore la meilleure chance des Lacaunais, Christophe Tichit, un peu émoussé par la remontada des premiers kilomètres (le groupe avait choisi un sas médian à 3 h 45 mn), qui a été perclus de crampes à quelques encablures de l’arrivée. À l’inverse, signalons la bonne tenue des vétérans 3 Christian Molinié et Francis Gil, respectivement le plus Vabrais et le plus Salvetois des Lacaunais.

Les dames sur le pavois

Si Virginie Hérail, bien secondée par son aide de camp, reste la meilleure féminine devant Dominique Tichit, il convient de mettre en exergue la performance des belles-soeurs Bardy, Sonia, comme Véronique (novice, comme Dominique, sur la distance). Non seulement leur performance (4 h 15 mn) est encourageante. Mais un autre élément, plus important, conforte cet éclairage. Sur le second semi-marathon comparé au premier, là où leurs contemporains mettent en moyenne dix minutes de plus, elles ont mis 2 minutes et 30 secondes de moins. Pas étonnant que le Lacaunais moyen soit fatigué de les voir s’entraîner…

En catégorie, c’est Yolande Culié qui performe : 39e. Sachant que 2018 est l’année de ses 60 ans, qu’à ce qu’en disent les gens mûrs le poids des années compte double à cet âge-là, et que cette catégorie à Barcelone commence à 55 ans, la distinction n’en est que plus éclatante. Et surtout, retenons la performance d’ensemble : bravo à tous. Et doublement aux primo-marathoniens : les Tichit, Jérôme Gasparoux (habitué à des distances plus longues, comme à Volvic, sept jours plus tôt), Yolande, et donc Véronique.

Les supporteurs

Ils ont été omniprésents, se dédoublant, se multipliant sur le parcours : Francis Culié et sa perruque, Didier Bardy et sa cloche des alpages, Annie Molinié, Silvère Assié, Laurie Taru, Sandrine de chez Gasparoux, Aymeric du Gers, Christian Bardy, Ghislaine Hérail, Fanny Culié ert Sébastien « Bombero ». Mais les coureurs ont été aussi sensibles aux supporters catalans, ceux qui scandaient leurs prénoms : « Allez Tarou, bravo Souc, Vive Bardy… » Quant à Jean-Jacques Jacquier, il s’est évertué à trouver de nouvelles méthodes de coaching : « Lève la tête, soulève tes pieds, bouge ton… » Cette nouvelle pratique nous semble intéressante mais, avant de la pratiquer, nous attendrons cependant qu’elle fasse ses preuves auprès d’un panel plus large… Bien que le même supporter soit un grand pédagogue : ainsi, il expliqua à l’ensemble des voyageurs qu’après avoir recueilli l’information, il savait ce que voulait dire ce symbole jaune, ressemblant à l’emblème rouge du sidaction (soit la moitié supérieure de ce caractère : &) : « Cela symbolise la liberté ». Ce symbole d’indépendance était peint à foison sur tout le parcours. Il n’est pas sûr que, sur la forme et le fond, les marathoniens catalans, espagnols, et même s’il se doivent d’être plus réservés, les nombreux étrangers, aient apprécié cette initiative. Sachant que le sport populaire se doit d’être, par nature, un vecteur d’union et non de division.

Et tout ce petit monde, 30 personnes tout de même fut ravi de se retrouver pour parcourir (salutaire décrassage pour athlètes fourbus) les trois kilomètres qui les séparaient du garage de l’autocar. Près duquel attendait Georges le conducteur. Il est permis d’apporter un éclairage flatteur sur sa conduite, son comportement et sa souplesse. Il est vrai que c’est le chauffeur des stars, si l’on en croit les nombreuses photos dont les athlètes lacaunais ont fait l’objet.

Eh bien, nous sommes prêts à recommencer le week-end prochain…. Ah non ? Et pourquoi ? — Dans deux ans, à Rome. C’est Ricou qui l’a dit.  –Mais pourquoi nous fait-il languir ainsi ? Et où fêterons-nous les 48 ans de Domi, s’il vous plaît ?

Les classements (42,195 km)

1er Maritim Anthony en 2 h 08′ 07″ (il n’est pas de Lacaune). 2491. Christophe Tichit en 3h28’27 »  …5016.Christian Molinié en 3h48’02″…5324.Jérôme Gasparoux en 3h49’58 »  …5422. Virginie Hérail en 3h50’42 » …5435.Éric Cambon en 3h50’49 » …7221.Francis Gil en 4h02’10 » …8057.Dominique Tichit en 4h08’14 » …8785.Maria Jacquier en 4h14’05 » …8972.Sonia et 8973 Véronique Bardy en 4h15’32 » …9138.André Suc en 4h16’57 » …9502.Hubert Taru en 4h20’15 » …9580.Yolande Culié en 4h20’56 » …10509.Tatiana Devic en 4h29’32 » et 10510.Emmanuel Rodier en 4h29’33 » …10562.Mégane Gil en 4h30’02 » ….10767.Marie Gil en 4h32’08 ».